dimanche 18 juillet 2010

La prémisse d’exposition : Rien que pour mes yeux !




La prémisse d’exposition : Rien que pour mes yeux ! (L’usage « performationnel » d’archives)
Cela a-t-il un sens d’entrer par effraction dans les archives d’un artiste ? Cette question sert à introduire ma nouvelle conception d’expo.
On peut réaliser une chose éphémère, ou l’on peut montrer l’éphémère sous forme d’archives. Car rien n’est plus invisible que des archives, mais, inversement, celles-ci supplient le public de leur prêter attention.
Il entre dans mes ambitions de suggérer et de faire découvrir de nouveaux rapports visuels grâce à cette installation.
En fait, la maison, qui traditionnellement était vue comme une première organisation de l’environnement, ne peut plus être un point de référence, étant donné que l’environnement ne peut même plus être organisé. Car si chaque tentative d’atteindre le public est étouffée dans le moelleux oreiller de l’art, il vaut peut-être mieux se tourner vers son entourage direct et oublier carrément ses soucis concernant la portée et l’effet. Et si chaque message se perd quelque part entre l’émission et la réception, on peut aussi bien choisir d’envoyer un avis personnel dans le monde, sans se soucier s’il sera bien compris
Par conséquent, je propose de faire une exposition dans laquelle mes archives personnelles recevront la place principale. Durant cette expo, les personnes intéressées pourront consulter, d ‘une façon ouverte et informelle, le matériel réuni au cours des ans.
Pour certains artistes, les archives ne constituent pas seulement une fontaine de documentation résultant de leur travail, mais une constante source d’inspiration et une composante dans leur processus de création. Des archives sont un dépôt pour l’avenir, une prise de position et non un point final !
Les archives doivent être discontinues, incomplètes, hétérogènes, mobiles et fluides. L’information doit vivre !
Si le public ne consulte pas régulièrement les archives et si leur aménagement et leur accessibilité ne sont pas modifiés de façon récurrente, elles resteront figées.
Archiver est ici considéré comme une procédure d’accumulation qui accueille favorablement l’idée d’extension future et est ouverte à d’autres relations ou élargissements. Quand les archives deviennent une sorte de cimetière où les forces dynamiques du changement ne sont pas tolérées, elles perdent leur potentiel de relevance contemporaine pour finir comme dépôt d’objets coupés de la vie de tous les jours.
Ici nous avons donc affaire non pas à des références jaunies, mais à des activités enracinées dans le présent.
Je veux aussi, par le biais de cette expo, poser des questions concernant les principes d’aménagement des archives et musées institutionnels ; je suis à la recherche d’une façon de présenter alternative et d’une structure qui rende visible ce qui est caché, inconnu et hors du commun. Je vise à mettre sur pied un projet spéculatif grâce auquel une direction de pensée mène à une forme nouvelle et radicale de production, de représentation et d’exposition artistiques, à une forme qui est la fois structurée et aléatoire, hautement individuelle et universelle, locale et internationale.

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